L’écosystème de l’intelligence artificielle accueille un nouveau venu ambitieux : Laude Institute, une initiative cofondée par Andy Konwinski, également cofondateur de Databricks et Perplexity. Cette organisation annonce la création d’un institut de recherche doté d’une promesse de 100 millions de dollars d’investissement personnel, visant à soutenir une recherche en IA véritablement indépendante et tournée vers l’intérêt collectif.
Contrairement aux laboratoires classiques, Laude ne se positionne pas seulement comme un centre de recherche mais comme un fonds philanthropique qui structure ses investissements comme des subventions ciblées. Son objectif : redonner du pouvoir aux chercheurs tout en les éloignant des incitations purement commerciales.
Un conseil d’experts reconnu mondialement
Le conseil d’administration de Laude compte des figures influentes de la scène technologique :
- Dave Patterson, chercheur primé de l’UC Berkeley,
- Jeff Dean, directeur scientifique de Google,
- Joelle Pineau, à la tête de la recherche IA chez Meta.
Ce comité témoigne de l’engagement du projet envers l’excellence académique et la rigueur scientifique.
Premier projet phare : un nouveau laboratoire à Berkeley
La première initiative financée par Laude est une subvention de 3 millions de dollars annuels sur cinq ans, dédiée à la création d’un Laboratoire de Systèmes d’IA à l’Université de Berkeley, dirigé par Ion Stoica. Connu pour ses travaux en cloud computing et cofondateur d’Anyscale et Databricks, Stoica s’entoure d’une équipe de chercheurs de haut niveau pour faire émerger des solutions d’IA avancées, durables et accessibles.
Une vision à deux volets : « Slingshots » et « Moonshots »
L’approche stratégique de Laude distingue :
- Les Slingshots, projets en phase de démarrage, bénéficiant de subventions souples et d’un accompagnement personnalisé.
- Les Moonshots, projets ambitieux à long terme, axés sur des enjeux d’intérêt général comme la santé, la transition professionnelle ou le renforcement du débat public via l’IA.
Une ambition assumée face aux dérives du secteur
Laude se distingue par sa volonté de proposer une alternative éthique à la tendance actuelle d’hyper-commercialisation de l’IA. L’initiative fait écho aux critiques de chercheurs concernant les benchmarks biaisés ou les objectifs lucratifs déguisés derrière la façade académique de certains projets.
Par exemple, l’outil « terminal-bench », développé par Stanford avec le soutien de Laude et utilisé par Anthropic, vise à évaluer objectivement la performance des agents IA dans des contextes complexes.
Un écosystème hybride mais transparent
En parallèle de son institut à but non lucratif, Konwinski a également lancé un fonds de capital-risque en 2024 avec Pete Sonsini (ancien de la NEA). Ce fonds, complémentaire à l’approche philanthropique de Laude, a déjà investi dans Arcade, une startup spécialisée dans les infrastructures pour agents IA, et s’appuie sur un réseau de plus de 50 chercheurs associés.
Une fortune au service de la recherche
Comment Konwinski finance-t-il un tel engagement ? Grâce aux succès spectaculaires de Databricks (valorisée 62 milliards de dollars) et Perplexity (valorisée 14 milliards). Ces réussites illustrent que l’innovation commerciale peut aussi être un tremplin vers une action désintéressée.
Conclusion
Laude Institute pourrait bien redéfinir les règles du jeu dans la recherche en IA, en proposant un modèle hybride : rigueur scientifique, soutien philanthropique, transparence financière et gouvernance indépendante. Un pari ambitieux dans un secteur en quête de repères clairs entre éthique, science et business.
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